Rôle des Eglises dans cette spiritualité

La recherche et l’entretien d’une relation personnelle à Dieu ne sont pas des nouveautés dans le catholicisme. De nombreux ordres religieux le proposent dans une grande variété de modalités. A travers les tiers ordres, cela peut entrer dans la vie spirituelle de laïcs, mais il y a toujours un encadrement clérical. Ce qui est nouveau, c’est de vouloir le faire sans les clercs pour enseigner, sanctifier, conduire », selon les trois tâches qui leurs sont habituellement dévolues. Le protestantisme, du moins celui que je côtoie, me semble dans une position intermédiaire, en retenant pour les pasteurs la fonction « enseigner », sans exclusive d’ailleurs, puisque la prédication peut être assurée par des laïcs formés.

Au début du XXe siècle, avec les lois laïques de séparation de l’Église et de l’état français le combat se poursuit par la sécularisation de notre société qui s’est installée dans la suite logique de ce mouvement de l’évolution du christianisme L’exigence de la laïcité de l’État ne fût donc qu’une étape de cette désacralisation du divin.

Finalement une bonne chose : Dieu se « repose». Il se repose parce qu’il n’est plus convoqué à tout va, parce qu’il n’est plus prisonnier d’Institutions cléricales qui prétendent parler en son nom. Dieu se «repose» (se repositionne) dans un horizon de liberté.

Avec cette insistance sur le rapport personnel et permanent à Dieu, joint à l’absence de Médiation institutionnelle, profond changement de paradigme pour le catholique, la Bible reste le guide principal du croyant. Encore faut-il l’aborder avec « l’intelligence de la tête et du cœur»

Un certain nombre de règles et de comportements sont à observer pour y parvenir. Si ce type de relation personnelle à Dieu se développe, le rôle de l’Institution «Église» change. Il n’est plus d’assurer la médiation, de «gérer» le divin, mais de rendre la rencontre avec celui-ci possible, dans la diversité des situations personnelles. C’est ce que pense Marie-Christine Bernard, dans cette publication : « La laïcité repose Dieu », (Ed. Le Passeur, 2020).