Richard Sennet explique dans son livre « Ensemble », quels sont les mécanismes qui permettent la mise en commun des ressources à partager : Cela se produit chez les chimpanzés capables de s’entendre pour se partager un territoire afin de vivre en paix entre tribus, en délimitant les espaces à respecter.
Il en est parfois de même chez les humains Si des ressources communes sont détenues par un groupe qui en assure la gestion par la coopération, un ensemble de règles et de normes permettent à chacun de réguler le comportement des autres utilisateurs de la ressource disponible comme le sien propre. L’illustration de cette hypothèse est celle d’un ensemble d’éleveurs disposant d’une pâture dans laquelle ils peuvent mettre leurs bêtes à paître.
S’ils ne s’entendent pas et laissent les animaux brouter l’herbe à satiété, viendra vite le moment ou le pré sera totalement épuisé. S’ils s’entendent pour réguler l’usage du pré au mieux des intérêts de chacun, en veillant à ne pas épuiser la ressource, chacun en tirera profit. Ce n'est pas l'Etat seul ou le marché qui doivent créer ces règles. L'autorité extérieure est en effet improductive car ignorante de réalités locales. En conséquence une autorité lointaine comme l'Etat, ne peut être simplement que le garant des accords conclus. La préservation des ressources peut alors être assurée. C’est la solution à privilégier s’il s’agit par exemple ici d’éleveurs disposant d’un pâturage à partager entre chacun des propriétaires des troupeaux. Les éleveurs se plient aux règles d'exploitation imposées d’un commun accord. La gestion des ressources est dite alors exclusive car seuls ceux qui font partie de l'institution financière centralisant la gestion peuvent utiliser le bien.
Quand il n’y a pas entente, la solution habituelle est celle de la marchandisation et de la monétarisation des ressources, En ce cas, une autorité centrale accorde la maitrise de l'exploitation a un seul utilisateur ou à une seule institution qui monopolise les ressources C’est souvent le cas qui suscite les conflits. Le conflit qui eut lieu à Sainte Soline le montre. Le problème était celui de l’usage entre céréaliers des nappes phréatiques nécessaires pour irriguer leurs exploitations. Les écologistes ont par exemple violemment réagi à Sainte Soline. Le risque invoqué était de voir ces bassines épuiser les nappes phréatiques et sans doute de les voir utilisées par quelques grands agriculteurs au détriment des petits exploitants.
L’idéal serait de considérer comme biens communs, les dons de la nature comme l’eau, les terres arables, les forêts. Il est arrivé que des groupes d’individus, créent des associations pour se procurer en commun des biens en services non rivaux dont ils peuvent profiter en excluant les non membres.
D’autres peuvent faire de même pour partager des biens rivaux en libre accès comme la pêche. Ainsi des ressources pourraient être exploitées en commun. Ostrom experte en ce domaine a ajouté une réflexion portant sur la justice sociale résolvant les problème de rivalité de consommation, Il est possible d’imaginer qu’en démultipliant ce type de solution à l’échelle locale le partage social puisse devenir une solution adoptée à grande échelle.
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