Décisions politiques pour le dérèglement climatique

Publié le 21 octobre 2024 à 21:26

Si les émissions de CO2 se poursuivaient, nous aurions une température augmentée de 3,8 degrés en 2100, avec une possibilité d’atteindre 4,9 degrés. La vie serait donc absolument impossible, et la mort de milliards de personnes absolument prévisible si la température atteignait ou dépassait de façon constante plus de 50 degrés dès la fin du siècle.
La population commence à en prendre conscience.

Le temps presse de voir ce qu’il faut protéger à tout prix et ce qu’il faut sacrifier. En 2024 au moment de voter les crédits indispensables pour financer les moyens utiles au combat les députés et autres responsables politiques semblent informés de l’urgence des décisions à prendre. Pourront-ils donner suite ? Le coût économique et social est très élevé compte tenu des investissements indispensables à faire pour réduire les effets du réchauffement climatique. L’endettement sera indispensable mais sera-t-il possible car les taux d’intérêt vont certainement croître ? Le gouvernement aura-t-il le courage de jouer au besoin du levier fiscal sur les plus riches ? Le ministre des Finances parle d’un crédit d’impôts de 530 milliards, et de diminuer pour ce faire les avantages fiscaux accordés aux énergies fossiles, de taxer les véhicules les plus polluants. L’économiste. Jean Pisany préconise un endettement de 10 points du PIB d’ici 2030.

Conduire les nations et les peuples sur le chemin de la durabilité serait la solution à adopter pour ne pas désespérer disent Meadows et Randers dans leur livre « Les limites de la croissance ». Il faut pour cela un changement sociétal extraordinaire comme celui que provoqua l’entrée dans la nouvelle ère de l’anthropocène avec la révolution agricole de la fin du néolithique et la révolution industrielle du dix-neuvième siècle. En effet l’humanité a fait un bond technique si important entre 1950 et 2030 que la culture partagée par tous a été fondée sur la notion de croissance par tous les moyens. Il faudrait qu’à la fin de l’étape amorcée de la transition, l’occident comme les pays du sud, entrent dans une autre ère fondée sur la sobriété et le partage et non plus sur le PIB et la croissance à tout prix. Il faudrait que la lutte pour la réduction des émissions de GAS suscite l’enthousiasme et règne sur les entreprises, les écoles, les religions, les Etats, les médias, les consommateurs.
Le Conseil National de la Transition Ecologique a étudié les mesures proposées par les économistes Mahfouz et Pisani Ferry. Une trajectoire de décarbonation a été fixée. La France devrait réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 50 % d’ici 2030 par rapport à 2009. Les bâtiments devront réduire les émissions de 52 %, l'énergie de 32 % et l’industrie de 37,5 %. Le chemin à parcourir par secteur sera donc vraiment très rude. La répartition de l'effort devrait aller des plus petits aux plus riches. Cela concerne les collectivités locales, les ménages, les entreprises. Compte tenu des investissements à faire pour mettre au point les techniques indispensables pour y parvenir le coût s’élève à 66 milliards d’euros par an. Il est prévisible que la répartition de l’effort va poser d'énormes problèmes Si les émissions en restaient au niveau actuel, nous aurions une température augmentée de 3,8 degrés en 2.100, avec une possibilité d'atteindre 4,9 degrés La vie serait donc absolument impossible. Et pourtant le temps presse de voir ce qu'il faut protéger à tout prix et ce qu'il faut sacrifier pour limiter au maximum les émanations de CO2. L’endettement sera vraisemblablement indispensable. Les taux d'intérêt vont croître. Le gouvernement aura-t-il le courage de jouer du levier fiscal sur les plus riches ? Le ministre des Finances parle d'un crédit d'impôts de 530 milliards, de la nécessité de diminuer les avantages fiscaux accordés aux énergies fossiles, et de taxer les véhicules les plus polluants. L'économiste Jean Pisany préconise un endettement de 10 points du PIB.

Le gouvernement français ne reste donc pas insensible aux problèmes posés par le réchauffement climatique. Une instance de dialogue, le Conseil National de la Transition Ecologique composée de 50 membres issus des employeurs, des associations de protection de l'environnement, des salariés, des collectivités territoriales, des parlementaires est chargée de la réflexion sur le sujet. La France doit réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 50 % d'ici 2030 par rapport à 1990. La France a émis 408 millions de tonnes de dioxyde de carbone en 2022 Elle devrait donc n'en produire que 270 millions en 2030. La tâche est immense. Voici quelques-unes des décisions à prendre : les bâtiments devront réduire leurs émissions de 53 %, l'énergie de 42%, l'industrie de 37,5 %. L'effort devrait être porté par les entreprises pour moitié, par les collectivités territoriales pour un quart, et un dernier quart par les ménages. Les mesures à prendre seront-elles coercitives ? C'est souhaitable pour que des mesures concrètes concrétisent les propositions si l’on désire vraiment éviter les catastrophes à venir.

La question se pose donc : L’humanité dispose-t-elle des ressources pour parvenir à maîtriser le réchauffement climatique, à obtenir le sauvetage de la planète grâce à ses capacités, sa bonne volonté, son énergie ? Un examen rapide de ce type de velléité permet peut-être de le vérifier.

L’homme dispose de quelques ressources naturelles pour lutter contre le dérèglement climatique. Parfois il les utilise mais ce ne sont sans doute pour certains que velléités aux effets très limités. L’humanité est en fait subjuguée par la fascination qu’exerce l’appât du gain. Effectivement tous les pays sont concernés par l'effondrement systémique et prévisible de notre monde dans les décennies à venir si nous ne nous réveillons pas pour agir sur le chemin de la transition. Nombreux en effet sont aujourd’hui ceux qui s'inquiètent du devenir de la société vouée à une destruction massive. Les causes en sont le climat, le système financier en crise, la crise agro-alimentaire déjà présente dans de nombreux pays, le manque d’eau, la perte de la biodiversité, le désastre forestier, la fin des ressources fossiles que sont le pétrole, le gaz, le charbon, le lithium, le cuivre, etc.…La surface agricole va diminuer. Le permafrost qui recouvre les immenses prairies de la Sibérie va se dégeler avec relargage du méthane. Le gaz à effet de serre va malheureusement croître. La neige comme la glace diminuent. On note une expansion des vagues de chaleur dont le niveau est déjà en moyenne de 1,2 degrés et risque de passer à 2 degrés centigrade dans moins de 30 ans. C'est un point de basculement. Le niveau des mers va continuer à s'élever et les océans de s’acidifier. La mort de milliards de personnes est absolument prévisible avec l’augmentation de la température dès la fin du siècle. Passer à l’action et ne pas en rester aux discours est indispensable. La prise de conscience de tous peut, espérons-le, nous pousser à la sobriété, à un changement fondamental des comportements, et passer de la société d'abondance à la décroissance. Sinon, il est clair que l'on assistera à des conflits, à des luttes d'intérêt, voire des guerres destructrices. Une saine prise de conscience pourrait peut-être éviter le drame annoncé. L’humanité dispose de quelques ressources qui habitent l’homme aussi étonnant que cela paraisse, habitués que nous sommes à ne voir que l’aspect sombre de nos sentiments et de nos pulsions.

La population en a-t-elle conscience ? De toute évidence oui pour une partie. Le temps presse de voir ce qu’il faut protéger à tout prix et ce qu’il faut sacrifier au moment de s’investir. Pourrons nous donner suite ? Le coût économique et social est très élevé compte tenu des investissements indispensables à faire. L’endettement sera indispensable mais sera-t-il possible ?

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