La croix sur laquelle Jésus a été crucifié a été comprise comme une justification de la punition divine ; Jésus aurait été crucifié pour payer le prix de nos fautes. Telle était la prédication des prophètes, avec l’image du serviteur souffrant (cf. Esaïe 40-55) qui absorbe les péchés du monde : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé.
Et nous, nous le pensions atteint d’un fléau frappé par Dieu et affligé. Or il était transpercé à cause de nos fautes. La correction qui nous vaut la paix est tombée sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous avons été guéris. » C’est bien la source de notre culpabilité. Et nous répétons : « Pardonne-nous » comme si c’était bien nous qui avions planté les clous dans les pieds du Christ en croix.
Il est difficile de souscrire à cette idée d’un Dieu théiste, tout puissant qui exige du fidèle sa contrition pour être libéré, pardonné.
L’Eglise a développé au fil des siècles cette théorie culpabilisante. Ce serait Saint augustin qui, le premier, a repris cette affirmation prophétique et l’a appliquée au christianisme. Elle est restée profondément ancrée dans la spiritualité chrétienne, même chez les protestants. Luther n’en a été délivré qu’à la lecture de l’épitre aux Romains qui lui fit comprendre que « le juste vivra par la foi » et non par les œuvres. Cela n’a pas empêché le méthodisme du 18 et 19 -ème siècle d’enraciner cette culpabilité malfaisante à mon avis.
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